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 Lorsqu’on parle de traçabilité dans la vie courante, c’est en général pour évoquer le suivi de la chaîne de production, de transport et de distribution des produits agroalimentaires ou des médicaments, voire les flux migratoires des personnes.

Au sein d’un service dématérialisé, ce n’est évidemment pas cette notion qui doit être entendue par le terme « traçabilité », mais plutôt le suivi des actions effectuées par les utilisateurs et du cycle de vie des informations.

 

La traçabilité au sein d’un Système d’Information sera ainsi la capacité à suivre ou à reconstruire un historique fidèle des événements qui se sont déroulés au sein de ce système.

Les traces seront structurées de manière à conserver les informations suivantes :

 

La traçabilité, une activité planifiée et organisée

Pour que la traçabilité remplisse son rôle, il est fondamental de la penser et de l’organiser en amont, au moment de la conception du service, afin de s’assurer de la pertinence et de la fidélité des traces qui sont conservées. Ainsi, dans un système de traçabilité, les traces individuelles et leurs relations entre elles doivent correspondre à un ensemble de règles sans lesquelles la traçabilité n’atteint pas son but.

Les règles suivantes s’appliquent aux traces prises individuellement :

Les règles suivantes s’appliquent aux traces prises dans leur ensemble :

 

La traçabilité, obligation et opportunité

Il existe de nombreux secteurs d’activités liés à la dématérialisation dans lesquels la traçabilité n’est pas une option mais bien une obligation, que ce soit du fait de la loi ou de contraintes sectorielles. Mais au-delà des obligations légales, la judiciarisation du domaine de la dématérialisation force les fournisseurs de services dématérialisés à se mettre en position de pouvoir prouver en cas de contentieux les opérations qui ont été réalisées au sein des services qu’ils offrent, que ce soit pour se protéger eux-mêmes ou pour offrir à leurs clients les moyens de faire la preuve de leur bonne foi.

Toutefois, il serait restrictif de limiter au domaine juridique les apports de la traçabilité. En effet, elle constitue un excellent outil pour de nombreuses fonctions de l’entreprise :

L’établissement d’un système fiable de traçabilité est donc, pour l’entreprise, un facteur d’amélioration et de productivité non négligeable, pourvu que soient mis en œuvre conjointement les outils d’analyse et de décision nécessaires à l’exploitation de la base de connaissance ainsi constituée.

 

Les différentes formes de traçabilité

On peut distinguer quatre formes de traçabilité, qui sont complémentaires et présentent des caractéristiques différentes.

Apparentées à de la traçabilité « involontaire », ces traces ne sont pas dénuées de valeur juridique, mais sont complexes à exploitées car en général pas destinées à une personne non avertie.

Ces traces sont le cœur du système de traçabilité et doivent être conçues en même temps que le service, avec les interfaces de visualisation offrant à chaque acteur les possibilités de consultation et d’extraction nécessaires à son métier et restreintes à ses besoins. Chaque événement utile pour l’un ou l’autre des acteurs du système doit faire l’objet d’une trace incluant l’ensemble des informations utiles à son exploitation.

Ces preuves font foi de manière certaine d’un événement spécifique, indépendamment de son contexte : par exemple, la validation par un utilisateur des Conditions Générales d’Utilisation, la réception d’un document, le changement de statut d’un dossier ouvrant des droits pour le demandeur…

Les accusés de réception étant bien souvent le seul élément de traçabilité mis à disposition de l’utilisateur des services dématérialisés, il convient d’y faire figurer l’ensemble des informations qui lui seront utiles.

 

Un complément indispensable : la Convention de Preuve

Pour que les traces soient opposables en cas de contentieux sans ambiguïté possible, leur contenu et leur interprétation doivent être documentés, au sein de la Convention de Preuve du service, dans la Politique de Traçabilité : pour chaque trace, il convient de décrire dans quel cas elle est produite, les éléments qui y figurent et le sens qu’ils ont.

Voir : Convention de preuve lien